3 autograph letters (signed "Émile Bourdelle" and "Bourdelle", one unsigned).
Various formats. Altogether 21½ pp.
€ 4.000,00
Profound correspondence with his friend and patron Jean de Marigny regarding his artistic inspiration, then-current projects, and fellow artists. The dated letter from 15 March 1900 is largely dedicated to the opening of the so-called "Institut Rodin", a workshop and school in Montparnasse shared with Auguste Rodin and Jules Desbois. In spite of Bourdelle's claim to have "subjugated Rodin" and his obvious enthusiasm, the initially successful project ultimately failed because of Rodin's lack of cooperation. Bourdelle also mentions the completion of his raised relief tympanum for the theatre at Musée Grévin: "Le rêve de ma pensée semble vouloir s'accomplir; j'ai couru, j'ai voulu, on a bâti, j'ai subjugué Rodin et nous avons les ateliers de sculpture. Rodin Desbois Bourdelle. Une trentaine d'élèves y sont déjà toutes les nations s'y croisent et depuis plus d'un mois je suis encore l'unique professeur.
J'ai fait un grand fronton de théâtre au Musée Grévin, pour la scène, et je prépare des envois importants aux arts appliqués (sculpture) à l'exposition". His own vision for the institute is that of an "immense school" with "branches extending over the entire world", also critizing the small-minded professors that held him back: "J'ai la vision d'une immense école demain dont les branches s'épandront dans le monde entier. Ah! s'il y a là des hommes c'est à dire des âmes quelle floraison j'en attends. C'est que j'ai parcouru un tel chemin voyez-vous! et j'ai si bien vu mes années perdues faute de tradition sérieuse et le peu d'amour du beau des professeurs, tous des commerçants! que je sais la nécessité d'un enseignement sincère [...]".
The second signed letter is a poetic reflection on artistic inspiration and a complaint of the worldly constraints that bind "artistic minds". Bourdelle hints at his hopes for a municipal commission that would "liberate the soul of this man", allowing him to create a "column or a palace" after his own ideas: "Voici que peut-être je vais pouvoir montrer à ce ciel que nous voyons de notre terre mon grain de poussière en tant que proportion, plus en tant que portée d'âme humaine.
Peut-être que le Conseil Municipal de la ville de Paris délivrera l'âme de cet homme qui est votre ami Bourdelle un bon permettant pour plus ou moins de mille francs de bâtir une colonne ou un palais à sa pensée.
Que cela soit seulement, et je pourrai protester contre l'asservissement des consciences d'art ! Il a été toujours de toute urgence qu'une encre, qu'une main de constructeur, qu'un oeil pénétrant, écrive, dresse ou montre au dessus des mangeurs au ratelier les nourritures prises aux rayons éternels de Dieu [...]".
Bourdelle's associative and poetic style is taken even further in the final letter in which he recounts, among other things, a probably fictional, dream-like encounter with a woman, musing about her perfect beauty and the possibility of love: "je sentais la vraie beauté - dans la rue elle doit sembler être commune [?] mais les chaînes du beau sont comme ça. Elle entre, elle ondule, je la suis. Un feu noir qui semble vouloir me consumer. Assise, elle défait des choses et tout en bas naissent de petites lumières puis des jambes à vue douces comme du velours blanc et qui disent à la fois la chaleur des roses sous le soleil - un cou naît une épaule des bras sans angles levés aux épingles des cheveux, c'est le croissant avec des yeux noirs [...]". Finally, he mentions his teacher Alexandre Falguière (1831-1900), culminating in the emancipation of the younger artist: "Oui la derniere fois chez Falguière - il n'est pas convenable - encore s'il était jeune me dit elle en passant [...]". Bourdelle concludes: "C'est tragi-comique, pauvre beauté et moi méchant soldat d'amour, avec la manie de vouloir l'âme égale à la beauté du corps et de m'enfuir s'il n'y a cela".
Traces of folds, occasional brownstaining and two minor tears in the signed but undated letter.