La missive montre le musicien au travail, aux prises avec des délais difficilement tenables…
C’est à l’occasion de «Firsts», salon du livre rare qui se tient à Londres du 16 au 18 septembre prochains, que la librairie In Libris, basée à Vienne, met en vente une missive de la main de Beethoven datée du 23 mars 1812. Cette lettre est adressée au fonctionnaire viennois Franz Rettich (1768-1818), chargé d’aider le compositeur à envoyer à Graz des partitions devant être exécutées lors d’un concert de charité le 29 mars – soit seulement six jours seulement après la rédaction de la lettre. Les partitions en question sont celles des ouvertures du «Le Roi Etienne» (op. 117) et «Les Ruines d’Athènes» (op. 113).
«Les deux ouvertures devraient très certainement suivre demain soir, et vous serez donc satisfait, mais seulement grâce aux plus grands efforts», écrit Beethoven, précisant aussi : «Je vous prie d’écrire que tout ce que l’on attend à Graz sera bien reçu, mais que chacun doit se préparer à l’avance pour la répétition, car les choses arriveront en diligence, pas trop tard certes, mais tout juste à temps.»
Courrier spécial
En réalité, le musicien fut pris par le temps car Wenzel Schlemmer, son copiste, tomba malade. Rettich ne put donc emporter les partitions avec lui par la diligence régulière. Elles arriveront par courrier spécial à midi le jour même du concert qui débutait à 18h30. Si bien que l’ouverture des «Ruines d’Athènes» ne put être jouée, contrairement à celle «Le Roi Etienne» qui, compte tenu des circonstances, bénéficia de très peu de répétitions. Malgré tout, le concert a joué un rôle important pour faire connaître Beethoven en dehors de Vienne.
Pour acquérir cette précieuse missive, il vous faudra débourser la modique somme de 90.000 euros. Le prix à payer pour entrer dans l’atelier d’un génie…