Sand, George, writer (1804-1876). Autograph letter signed.

N. p. o. d.

6 pp. 8vo.

 4,500.00

To an unnamed addressee: a letter of recommendation about a young acquaintance who, according to George Sand, is a talented naturalist illustrator but of poor origins, which is why she asks the addressee to support him: "Combien j'ai éprouvé de regrets, Monsieur, lorsque j'étais à Paris, enfermée un matin avec un avocat et deux avoués (quelle aimable société !) d'apprendre que vous étiez venu me voir et qu'on n'avait pas osé, par respect pour les affaires, m'avertir de votre visite ! On m'avait fait espérer que vous reporteriez, et pourtant j'ai quitté Paris sans vous revoir, sans trouver moi-même un instant pour courir jusqu'au jardin des plantes. Car j'étais entre deux feux, d'un côté un procès avec monsieur mon mari, de l'autre, la mauvaise santé de mon fils que j'avais laissé à la campagne, et que je brûlais de rejoindre, à la première journée de répit qu'on me laisserait.

Je devais retourner à Paris ces jours-ci, et me dédommager de ces contritions. Mais les affaires [2] traînent en longueur, et mon voyage est retardé. Je viens donc vous écrire ce que je voulais vous dire de vive voix, et je vous envoie même un ambassadeur. C'est un jeune homme très distingué […] qui d'ordinaire réside à la campagne avec nous. […] Mais ce n'est pas de lui qu'il s'agit. Il n'est ici que commissionnaire, et chargé de vous remettre quelques dessins à la plume faits par un enfant que vous connaissez déjà. Cet enfant pour qui vous avez eu mille bontés et que je vous avais présenté sous le titre de mon jeune frère, est le fils d'un homme extrêmement respectable et recommandable qui veut bien m'appeler sa fille adoptée et qui […] a été pour moi en vérité comme un père. Il s'appelle (le jeune homme) [3] Gustave Lourangin [?]. Vous l'avez reçu avec une bonté dont il a été tout fier et profondément touché. Il a quelque chose comme vingt un ou 22 ans. Il dessine comme vous voyez ; il empaille des oiseaux et prépare des insectes, non pas seulement aussi bien, mais mieux qu'aucun de vos dessinateurs [ ?], parce qu'il le fait en artiste avec un sentiment de la vérité, et une observation intelligente qui n'est pas le fait d'un manœuvre.

[…] Il est arrivé tout seul à s'instruire […], et un beau matin, sa famille qui le traitait un peu de paresseux, d'inutile et de fou, s'est aperçu qu'il les servait plus long que tous les autres. Mais toute cette science ne donne pas de quoi vivre. Le père a fait de grandes pertes d'argent, il a [4] cinq enfants. Il faut que chacun se soutienne par con travail. Gustave n'a pas assez de santé pour se faire soldat, pas assez de [illegible] pour se faire clerc de notaire. Il est venu me trouver. Il a de la dignité, une grande force de caractère, aucune mauvaise passion, aucune passion même, autre que sa science. […] Je me sui dit (et je lui ai dit) que vous seriez sa providence. Voici ce que vous ferez pour lui, si la chose est […] possible, parce que vous êtes bon, parce que vous avez pour moi une amitié dont je suis orgueilleuse, parce que enfin, notre [5] jeune homme est digne par sa haute intelligence, la noblesse et la persévérance […] de son caractère, de tout votre intérêt, de toute votre confiance et de toute votre amitié. Ses désirs sont modestes. Il voudrait vivre, simplement vivre près de vous, à la source de la vérité dans la science. Voilà, monsieur et noble ami, l'objet de cette longue lettre. C'est une [6] instante prière que je vous fais et que vous voudrez excuser car vous m'avez habituée à compter sur votre bonté pour moi, comme je dois compter sur votre toute puissance au sanctuaire scientifique dont vous êtes le prêtre et l'oracle. […]".

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