Lachâtre, Maurice, French journalist and publisher (1814-1900). "Un épisode de la semaine infernale du 21 au 28 Mai 1871". Manuscript with autograph revisions signed.

[Likely San Sebastián, Spain, autumn 1871].

8vo. 13 pp. on blue squared paper, written on rectos only.

 45,000.00

A long, unpublished manuscript recounting the horrors of the "Semaine sanglante" of May 21st through 28th, 1871, which saw the defeat and collapse of the revolutionary government of Paris. Originally drafted as a preface to a never-published sequel volume to Lachâtre's 1870 "Nouvelle encyclopédie nationale", what the author conceived as an apology for the book's long delay constitutes a powerful first-hand account of the "Bloody Week" and of his own persecution. The manuscript is written in a scribal hand but is extensively revised in Lachâtre's own, characteristically graceful handwriting, showing his deletions, insertions and various textual changes on almost every page. Lachâtre describes the Communards' heroic resistance, in which women fought on the barricades alongside their husbands, brothers and sons against the vastly more numerous and better equipped army. He deplores the atrocities which the Communards, too, committed in their desperation (such as the execution of no fewer than 123 clergymen and gendarmes who had been taken hostage), but his emphasis is clearly on the indiscriminate, ruthless cruelty with which the invading soldiers slaughtered men, women and children, the decrepit and infants alike, if they suspected them of any connection at all with the Commune: "Les Versaillais massacrent, fusillent, percent de leurs sabres - baïonnettes et par milliers tous ceux qui leur tombent sous leur main, innocents ou coupables, hommes et femmes, enfants et vieillards; la vapeur du sang les énivre, la soif de la vengeance les pousse à chercher de nouvelles victimes; ils parcourent les rues, envahissent les maisons, fouillent les demeures des citoyens, arrachent de leur lit les malades, tuent tous ceux qu'ils soupçonnent avoir été partisans de la Commune [...] Ceux là sont conduits par files innombrables, prisonniers de tous les âges, hommes et femmes, des mères tenant de petits enfants par la main, quelques unes allaitant un nouveau-né; ces longues files de victimes enchaînées vont s'engouffrer dans les cours des casernes dont les portes se referment avec un bruit lugubre, et où toutes sont massacrées, toutes, jusqu'à la dernière!!!" - Lachâtre himself barely escaped into hiding before a platoon of soldiers arrived looking for him and his associate Félix Pyat (1810-89), with whom he had published the radical papers "Le Combat" and "Le Vengeur": "Se décida à abondonner la place, laissant chez lui deux femmes, deux jeunes filles dont une de dix ans à peine, son enfant. Dans la maison se trouvait également le caissier de la librairie, M. Profilet, vieillard inoffensif, qui jamais ne s’était occupé de politique [...] On était au mercredi, 22 mai! Vers les deux heures de l’après-midi, moins d’une demi-heure après le départ du citoyen Maurice La Châtre, la maison est envahie par une troupe de soldats [...] Après une heure de mortelles angoisses pour le pauvre caissier, il est lui-même emmené prisonnier! Mr. Profilet était porteur d’une montre en or avec sa chaîne, et d’une somme de 400 fr en pièces d’or, quand il fut enlevé de sa maison… Où fut-il conduit par les soldats de 55e de ligne? Quel a été le sort réservé à ce vieillard inoffensif, absolument innocent de tout acte insurrectionnel? C’est ce que ni sa famille, ni ses amis n’ont jamais su! [...] Nous vous devions le récit de ces évènements, chers lecteurs [...] A vous, aimables lectrices, à vous, chers lecteurs, amis connus et inconnus, l’auteur adresse de la terre d’exil de salut fraternel".

Slight paper flaws to bottom edge of the final leaf, otherwise very well preserved. At the head of the first page, Lachâtre has inscribed the manuscript to his longtime collaborator Félix Pyat: "Maurice LaChâtre à Félix Pyat". A diplomatic transcription of the full text is available upon request.